Les matières d’origine végétale font désormais l’objet de transformations, pour remplacer progressivement les ressources fossiles. La tendance à terme va dans le sens d’une chimie intégrée du végétal dans le cadre d’une bioéconomie qui mettra en jeu des usages toujours plus complexes.
La biomasse au sens large est aujourd’hui la deuxième source d’énergie renouvelable en France, après l’énergie hydraulique.
Les directives prises par l’Union européenne en la matière sont ambitieuses, avec notamment l’objectif de 20% de l’énergie consommée devant provenir de ressources renouvelables.
Quant à la France, elle s’est fixé pour objectif d’atteindre 23% de part d’énergie produite, soit 35.7 MTEP (mégatonnes d’équivalent pétrole), à partir de sources renouvelables dans la consommation d’énergie finale brute en 2020. Le plan remis par la France prévoit une place importante à la biomasse (20.1 à 23.1 M TEP) provenant de la sylviculture (14 à 16.4 MTEP), de l’agriculture et de la pêche (4.2 MTEP) et des déchets (1.9 à 2.6 MTEP).
En attendant le fonctionnement en France des premières unités de démonstration de biocarburant de 2ème génération, le méthanisation constitue actuellement la principale voie de transformation énergétique de la biomasse d’origine agricole.
La méthanisation est un processus naturel de dégradation biologique de la matière organique dans un milieu sans oxygène due à l’action de multiples micro-organismes. Elle peut avoir lieu naturellement dans certains milieux tels que les marais ou peut être mise en œuvre volontairement dans des unités dédiées grâce à un équipement industriel appelé « méthaniseur ».
Le biogaz, produit dans les méthaniseurs ou capté dans les décharges, peut ensuite être soit brûlé pour une utilisation sous forme de chaleur seule, d’électricité seule ou de cogénération (chaleur et électricité), soit épuré pour en extraite le méthane. Ce biométhane peut ensuite être injecté dans les réseaux de gaz naturel ou utilisé comme carburant (bioGNV).
291 méthaniseurs ont été installés en juin 20161. L’objectif est fixé à 1 000 méthaniseurs à l’horizon 2020.
Les oléagineux et protéagineux peuvent être valorisées en méthanisation, en utilisant soit la plante entière récoltée en interculture (culture intermédiaire à vocation énergétique ou CIVE), soit les coproduits comme les pailles de colza ou les coques de tournesol.
Ces coproduits ont également des voies de valorisation en tant que biomatériaux. Les pailles de colza peuvent ainsi être utilisées comme granulats pour être valorisées ensuite dans des panneaux de particules ou pour la fabrication de bétons biosourcés et de parpaings. Les pailles de lin oléagineux peuvent être transformées pour être valorisées en isolants. Aujourd’hui ces filières sont encore peu développées mais offrent des perspectives intéressantes2.
1 Source : developpement-durable.gouv.f - 2016
2 Source : Fibres Recherche Développement - 2016