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Les plantes et les huiles riches en protéines offrent une palette très large de produits pour des utilisations variées en alimentation humaine, des ingrédients de choix pour les élevages, et sont valorisées dans des applications prometteuses en énergie et dans le secteur de la chimie verte.
C’est en piochant parmi des groupes d’aliments variés (poissons, viandes, œufs, produits laitiers, matières grasses…) que l’homme parvient à satisfaire l’ensemble de ses besoins nutritionnels. Par leurs qualités nutritives uniques, et notamment leurs apports en protéines et en lipides, les légumes secs et les huiles végétales sont aujourd’hui incontournables pour une alimentation équilibrée.
Appartenant au groupe des matières grasses, les huiles végétales sont composées quasi-exclusivement de lipides. Ceux-ci sont en grande partie constitués d’acides gras insaturés, en particulier l’acide oléique (omega 9), l’acide linoléique (omega 6) et l’acide alpha-linolénique (omega 3). Ces deux derniers sont même classés dans la catégorie des « acides gras essentiels » : notre corps ne sait pas les fabriquer et ils doivent donc impérativement être apportés par l’alimentation.
Les lipides des huiles végétales font partie des fournisseurs d’énergie les plus efficaces de l’organisme. Ils jouent aussi un rôle de matériaux de construction extrêmement efficaces pour toutes les cellules du corps humain, qu’il s’agisse du cerveau, de la peau ou de la rétine.
Si une grande partie des protéines consommées en Europe est d’origine animale (par le biais de la viande, du poisson, des œufs ou encore des produits laitiers), les protéines végétales tiennent aussi une place de choix dans l’alimentation des populations. Le fait qu’elles soient présentes dans des aliments pauvres en graisses ajoute encore à leur intérêt. Les légumineuses (légumes secs, soja, pois) sont les plantes les plus riches en protéines.
En France, les protéines végétales sont principalement consommées sous trois formes :
L’alimentation animale constitue le premier marché, en volume, des oléo-protéagineux, loin devant l’alimentation humaine. Ceux-ci peuvent être consommés aussi bien par les espèces monogastriques (porcs, volailles, poissons) que par les ruminants. En effet, la qualité nutritionnelle de ces matières premières, que ce soit en l’état ou après transformation, en font des éléments essentiels dans la formulation d’aliments complets qui répondent à tous les besoins des animaux.
À l’état sauvage, les animaux n’ont évidemment pas besoin des hommes pour se nourrir. Qu’ils soient carnivores, herbivores ou granivores, ils ont toujours su trouver dans la nature la nourriture nécessaire à leur survie. Mais depuis des millénaires que l’homme pratique l’élevage, celui-ci ne cesse de réfléchir aux moyens les plus efficaces de les alimenter.
Dans les premiers temps, il s’est contenté de conduire les bêtes là où elles pouvaient trouver de quoi manger. Puis, il a commencé à stocker les grains et le foin près de son habitation en prévision de l’hiver. Plus récemment dans l’histoire, l’exode rural, l’augmentation constante de la démographie ainsi que la mondialisation des productions alimentaires et des échanges commerciaux ont fait évoluer les problématiques de l’élevage et de l’alimentation animale.
Aujourd’hui il est devenu impératif de produire de la viande, du lait et l’ensemble des produits d’élevage en quantité suffisante pour répondre à une demande mondialisée et à des prix accessibles pour le plus grand nombre. Des solutions ont dû être inventées pour rationaliser l’alimentation des animaux sous la forme la plus concentrée, pour trouver un juste équilibre entre le respect de leurs besoins nutritionnels et la limitation des apports en nutriments dans un souci d’efficacité et de durabilité.
Les animaux, comme les êtres humains, ont des besoins nutritionnels spécifiques pour permettre à leur organisme de fonctionner et de survivre. Ces besoins en macronutriments (protéines, glucides, lipides) et en micronutriments (vitamines et minéraux) doivent être satisfaits par une alimentation équilibrée et suffisante. Sans l’absorption de ces nutriments, il est impossible à une vache de produire du lait, à une poule de pondre des œufs, à un bovin de constituer du muscle, etc.
Les protéines font partie des principaux constituants des cellules, elles ont de nombreux rôles structurels et fonctionnels dans l’organisme. Ces molécules sont composées d’acides aminés (lysine, méthionine, tryptophane, etc.) dont certains ne peuvent être synthétisés par l’organisme et doivent donc être apportés par l’alimentation, ce sont les acides aminés dits indispensables ou essentiels. Si les protéines sont présentes dans tous les végétaux, elles sont particulièrement concentrées dans les graines de légumineuses (soja, pois, fèverole, lupin) et les graines d’oléagineux (colza, tournesol, lin).
Les glucides, en particulier l’amidon, sont les principaux composés nutritionnels fournisseurs d’énergie, on en trouve en abondance dans les céréales et dans certaines légumineuses à graines comme le pois et la féverole.
Les lipides constituent la matière grasse des aliments. Ce sont les principaux constituants des graines oléagineuses comme le colza et le tournesol, et des huiles végétales. Ces composés très énergétiques fournissent également des acides gras essentiels aux animaux.
Les minéraux et vitamines sont des micronutriments présents en très faibles quantités dans les matières premières. Ils sont indispensables au bon fonctionnement métabolique de tous les animaux ainsi qu’à leur bien-être.
Composition nutritionnelle des oléagineux et protéagineux
Les oléo-protéagineux peuvent être utilisés dans l’alimentation de tous les animaux d’élevage. Leur niveau d’incorporation dans les aliments composés dépend alors de la graine utilisée, mais également de l’espèce et du stade de croissance des animaux considérés.
Ces matières premières sont particulièrement intéressantes par leur richesse en énergie - principalement apportée par les matières grasses des oléagineux et par l’amidon des protéagineux – et en protéines (protéagineux et tourteaux d’oléagineux en particulier). Ces caractéristiques en font de bons candidats pour la formulation d’aliments complets pour des animaux en croissance ou à forte production, et donc avec de forts besoins en protéines. Les oléo-protéagineux présentent également un avantage de complémentarité avec les céréales (premiers ingrédients utilisés pour l’alimentation animale) en termes d’acides aminés essentiels, et notamment en lysine. Cette complémentarité permet une meilleure adéquation des apports avec les besoins des animaux et donc une réduction des rejets azotés par les animaux dans l’environnement.
Les oléo-protéagineux peuvent être consommés sous forme de graines, juste broyées, après traitements thermomécaniques (c’est le cas de certaines graines contenant des facteurs antinutritionnels pouvant affecter la croissance et la santé des animaux) permettant d’améliorer la digestibilité, ou sous forme de tourteaux d’oléagineux (coproduits de la trituration).
Enfin, la question de la traçabilité est aujourd’hui devenue un enjeu majeur. Dans ce contexte, les oléo-protéagineux produits en France peuvent satisfaire les besoins des filières animales recherchant des matières premières locales, bio et sans OGM par exemple.
Utilisation des oléoprotéagineux par les différents type d’élevage
Avec plus de 6 millions de tonnes produites par an, la France est le premier producteur de matières premières riches en protéines de l’Union Européenne. Ces protéines (hors fourrages) sont principalement obtenues à partir de colza et de tournesol (80 % environ) et de légumineuses à graines (soja, pois et féverole pour 20 %). Ainsi la France présente une autonomie protéique proche de 50%, bien au-dessus de la moyenne européenne de 25 à 30 % selon les années.
Les huiles et les protéines végétales connaissent des usages d’une grande variété, en dehors des débouchés de l’alimentation.
Les huiles végétales possèdent, en effet, de nombreux atouts par leur grande diversité moléculaire. Elles offrent notamment des alternatives durables aux produits issus de ressources fossiles telles que les biocarburants et les produits biosourcés (lubrifiants, solvants, peintures, vernis et encres, revêtements, cosmétiques, détergents, lessives et bioplastiques ).
Comme les huiles, les protéines végétales ne sont également pas uniquement réservées à l’alimentation et servent à des usages divers. Elles font ainsi l’objet d’applications notamment dans le domaine des biomatériaux.
La biomasse est aujourd’hui la deuxième source d’énergie renouvelable en France, après l’énergie hydraulique. Les directives prises par l’Union européenne en la matière sont ambitieuses, avec notamment l’objectif d’une part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen d’au moins 32 % à l’horizon 2030. La France vise au moins 33 % de part d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation d’énergie finale brute en 2030.
Les huiles végétales et la filière oléagineuse participent ainsi à la production d’énergies renouvelables et donc à l’atteinte des objectifs nationaux et européens, par le biais du biodiesel et de la méthanisation.
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