La chimie verte se distingue de la pétrochimie par sa capacité à élaborer et fabriquer un composé ou un produit chimique à partir de ressources renouvelables.
Alternative durable et écologique, permettant de se substituer aux ressources fossiles, la chimie verte ou chimie du végétal est un levier puissant pour lutter contre le réchauffement climatique et la raréfaction de certaines ressources, tout en répondant au désir sociétal d’une plus grande naturalité des produits chimiques de notre quotidien.
La raréfaction du pétrole et notre prise en compte grandissante de l’environnement ont ainsi stimulé le développement de la chimie du végétal. Elle se développe désormais dans presque tous les grands pays industriels : d’abord aux États-Unis et au Canada, puis en Europe, et notamment en France, et enfin dans les pays asiatiques (principalement en Malaisie, Inde et Thaïlande). En France, près de 10 % des besoins des chimistes sont couverts par les matières premières végétales (représentant un chiffre d’affaires total de 87 milliards d’euros).
La chimie du végétal est envisagée selon plusieurs approches distinctes :
Contrairement au pétrole, les huiles végétales présentent l’avantage d’être des ressources renouvelables, biodégradables et le plus souvent moins dangereuses pour la santé de l’utilisateur. Elles trouvent des applications dans les domaines les plus variés :
Les protéines végétales issues de protéagineux (pois, féverole…) ou des tourteaux d’oléagineux (colza, tournesol…) ont également des propriétés et des potentialités intéressantes. Par exemple, la fraction albumine des protéines de pois peut être exploitée comme agent émulsifiant et moussant dans le domaine des détergents et des cosmétiques. Les globulines peuvent quant à elle être modifiées pour être utilisées dans le domaine des tensioactifs, des détergents, des adhésifs et des colles.
Le potentiel de développement de ces bioproduits issus d’huiles végétales est très important. En concurrence avec les dérivés obtenus à partir du pétrole, ce développement sera notamment permis par l’obtention de bioproduits de plus en plus compétitifs économiquement et techniquement, par le caractère renouvelable, moins polluant et moins toxique de ces produits, ainsi que par une demande de plus en plus importante de la part des consommateurs et des industriels, soutenus par les pouvoirs publics.