Point éco : une étude prospective sur la consommation de viande

Une étude financée par le Fonds d'Appui Stratégique aux Oléoprotéagineux (FASO), piloté par Sofiproteol, montre une diminution de la consommation française de viande et de produits laitiers à horizon dix ans. Une partie de cette baisse devrait soutenir la consommation de substituts végétaux.

 

Les jeunes consomment moins de produits carnés et laitiers

En France, la consommation de viande est en perte de vitesse. Par habitant elle a, en effet, reculé de 6% depuis 20 ans (entre 2000 et 2021) sur un périmètre des quatre principales viandes, avec néanmoins de fortes disparités entre le boeuf (-13%), le porc (-11%) et la volaille (+31%). On observe une tendance analogue sur la consommation de produits laitiers avec une baisse historique de la consommation de lait et une croissance de celle de produits laitiers transformés (fromages, ultra-frais). En outre, les plus jeunes (la tranche des moins de 40 ans) consomment 20% de moins de produits carnés et laitiers que leurs aînés au même âge. De nouveaux modèles démographiques (ralentissement de la croissance de la population, vieillissement, renouvellement des générations) et idéologiques devraient affecter la consommation de produits animaux à 2030. La «génération Greta» pourrait exercer une nouvelle pression à la baisse de la consommation de viande dans les années à venir.

Un scénario d’une baisse de la consommation de viande de 9%

Cette étude réalisée par le Credoc a élaboré deux scénariis prospectifs :

  • Le scénario « tendanciel » à dix ans, principalement porté par les évolutions démographiques, pourrait conduire à une baisse marquée de la consommation de viande (-9%), en particulier pour la viande de boucherie (-15%) et la charcuterie (-7%), et de façon plus modérée pour la volaille (-1%). La forte baisse de consommation du lait en brique (-33%) pourrait également affecter la consommation globale de produits laitiers (-14%). Cette tendance devrait soutenir la consommation de substituts. Mais ces alternatives végétales devraient compenser seulement une partie de la déconsommation de produits animaux. Leurs atouts (organoleptiques, nutritionnels, « clean label ») joueront un rôle clé pour leur développement dans les régimes de demain.
  • Dans le second scénario, qui consiste en une transition alimentaire « à marche forcée », le régime alimentaire évolue en 2030 pour répondre aux ambitions de décarbonation et aux recommandations nutritionnelles, avec une baisse drastique de la consommation de produits carnés (–24%) et un nouveau mix de produits laitiers (plus de lait, moins de produits laitiers transformés). Il est diffficile de croire à une baisse de cette ampleur en moins de dix ans s’il n’y a pas des signaux forts pour accompagner la déconsommation (comme par exemple une taxe sur la viande).

Pour plus d'informations, télécharger la fiche Point éco

 

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