18 juillet 2022
Les protéines contenues dans les tourteaux de colza peuvent-elles être utilisées pour la production d’antioxydants naturels ? C’est tout l’objet d’un projet ambitieux porté par la filière des huiles et des protéines végétales et financé par Sofiprotéol-FASO.
Initié en 2017, le projet « Les protéines du tourteau de colza comme source de biopeptides » a pris fin en septembre 2021.
Financé par Sofiprotéol, il a réuni autour de Terres Inovia – l’institut technique de la filière – le CIRAD (UMR QualiSud), et le CNRS (LRGP : Laboratoire Réactions et Génies des Procédés). L’enjeu est de taille : analyser le potentiel du tourteau de colza pour le marché des antioxydants. « Bien que les antioxydants synthétiques soient largement utilisés, leur consommation à long terme pourrait être responsable de certains problèmes de santé (…). C’est pourquoi la tendance pour les substituer par des antioxydants naturels s’est fortement intensifiée ces dernières années », lit-on dans le rapport final du projet.
Or, parmi les différentes possibilités étudiées, les peptides bioactifs – des séquences d’acides aminés encryptées dans une protéine – suscitent un intérêt particulier. « Compte tenu de sa forte teneur en protéines, le tourteau de colza est probablement une source intéressante en peptides bioactifs ». Pendant quatre années, des recherches ont donc été effectuées afin d’évaluer s’il était possible de « valoriser les protéines de tourteau de colza par hydrolyse enzymatique pour générer des hydrolysats peptidiques à fort potentiel antioxydant ».
Le projet a mis en avant des résultats innovants, notamment la possibilité de développer un procédé original de transformation des protéines du colza pour produire simultanément des albumines (aux propriétés antifongiques et fonctionnelles intéressantes) et des peptides chélateurs aux propriétés antioxydantes.
Le projet a ainsi montré que les peptides pouvaient être utilisés dans l’industrie agro-alimentaire pour limiter l’oxydation lié au stockage des aliments, mais également améliorer la biodisponibilité des micronutriments. En parallèle, les propriétés antifongiques des albumines sont à approfondir car elles pourraient répondre à des problématiques de santé humaine, mais également aux enjeux des filières agricoles impactées par des champignons pathogènes producteurs de toxines.
Pour en savoir plus, consultez deux articles scientifiques publiés sur ce projet :