L'Upcycling alimentaire : valoriser les coproduits

Le 7 décembre 2023, Terres Univia, en partenariat avec DigitalFoodLab, a organisé une demi-journée d’échange et de réflexion avec les acteurs impliqués dans l'upcycling alimentaire en France. L'objectif : initier une réflexion sur les moyens et modalités nécessaires pour accélérer l'utilisation des coproduits de l'industrie alimentaire, afin que les acteurs intéressés puissent engager des actions concrètes. La création d'une structure pour valoriser les coproduits de l’industrie agro-alimentaire a été évoquée.

L'upcycling alimentaire, qu’est-ce-que c’est ?  

Sujet large et encore mal défini, il n’existe aucune définition sur laquelle l’ensemble des acteurs s’accordent. L’une a pourtant été proposée dans le cadre de cet évènement : il s’agit d’une démarche de valorisation des coproduits générés par la chaine de valeur agroalimentaire dans le but de créer des ingrédients ou produits finis à destination finale du consommateur.

Parmi les exemples de coproduits utilisés figurent l'okara, l'aquafaba, les drêches de brasserie ou encore les coquilles d'œuf. L'upcycling alimentaire s'inscrit dans un écosystème plus large visant à valoriser les produits abîmés et à réduire le gaspillage alimentaire.

Terres Univia mobilisée

Pour développer cette approche qui a du potentiel pour la filière oléoprotéagineuse en France, Terres Univia a pris l’initiative, accompagnée par DigitalFoodLab, de rassembler les acteurs concernés.

Ainsi, le 7 décembre 2023, les industriels qui génèrent les coproduits à l’amont et à l’aval, ceux qui les transforment en ingrédients et produits finis et des associations et organismes de l’alimentaire se sont réunis dans les locaux de Terres Univia afin de produire une liste de recommandations pour développer l’utilisation des coproduits alimentaires en France. « Pour que l’upcycling se développe il est essentiel de travailler à tous les niveaux de la chaîne de valeur ; il est par exemple nécessaire d'impliquer la législation pour définir les bonnes pratiques et encourager les industriels à adopter l'upcycling. Il est également indispensable d'impliquer et sensibiliser les consommateurs pour créer une demande et valoriser au mieux les produits upcyclés », indique Marie Dubot, chargée de mission Innovation de Terres Univia.

Des recommandations d’actions collectives

Cette réunion a pu faire émerger 9 actions collectives à mettre en place pour développer l'upcycling alimentaire en France. Elles sont organisées autour de trois grands piliers :

• Le consommateur : le premier pilier consiste à comprendre et sensibiliser les consommateurs. L’objectif est d’analyser la perception des consommateurs, les informer sur les avantages de l'upcycling et donner les clés aux industriels pour une bonne valorisation de ces produits. Il est par exemple proposé de créer un label regroupant les acteurs de l'upcycling alimentaire et de mener des campagnes de sensibilisation.
• La règlementation : ce deuxième pilier repose sur l'évolution de la réglementation pour définir un cadre réglementaire. Il est nécessaire de clarifier l'utilisation des coproduits dans l'alimentation et il serait intéressant de prendre en compte leur utilisation dans le calcul de l'affichage environnemental.
• L’industrialisation : le troisième pilier consiste à coordonner toutes les parties de la chaîne de valeur et réfléchir aux outils nécessaires pour un passage à l’échelle. Cela implique la création d'un outil d'aide à la décision pour aider émetteurs et usagers des coproduits à s’orienter vers des débouchés appropriés et à s’identifier mutuellement. Il faut aussi résoudre les problèmes liés au transport et à l'uniformité des matières, ainsi que réfléchir à des incitations qui encouragent les industriels à valoriser leurs coproduits.

À l’issue de cet évènement un document a été réalisé et présente ces principaux axes de réflexions sur lesquels les participants ont pu s’accorder (à retrouver en pièce jointe).

Prochaine étape : mettre en oeuvre des pistes d’actions

Les acteurs impliqués dans l’upcycling alimentaire sont maintenant déterminés à poursuivre leurs efforts. DigitalFoodLab propose aux acteurs présents de se rencontrer à nouveau pour poursuivre l’échange autour des pistes d’actions identifiées, d’étudier la façon de les mettre en œuvre et de considérer la création d’une structure représentant l’upcycling alimentaire en France.

Zoom sur quelques acteurs français du domaine de l’upcycling alimentaire

• Green Spot Technologies : l’entreprise développe une technique de fermentation pour transformer et valoriser les coproduits en ingrédients à valeur ajoutée pour l’industrie agroalimentaire ;
• Fungu’it :  la startup valorise les tourteaux d’oléagineux pour les transformer en une source de protéines pour l’alimentation humaine ;
• Maltivor : cette startup est spécialisée dans le développement d’ingrédients tels que la farine et des produits finis fabriqués à partir de drêches de brasserie ;
• Ipsago :  l’entreprise lutte contre le gaspillage alimentaire en proposant des encas issus de filières d’upcycling pour le goûter et l’apéritif ;
• Olga : cette entreprise agroalimentaire familiale et indépendante posséde 19 marques, dont notamment Sojasun ;
• Circul’egg : cette startup valorise les coquilles d’œufs pour des usages nutraceutiques et pour l’industrie agroalimentaire ;
• Onima : cette startup transforme des levures utilisées dans des processus de brassage pour la transformer en ingrédients protéiques pour l’alimentation humaine ;
• Hubcycle : cette entreprise transforme les coproduits de l’industrie agro-alimentaire en ingrédients et crée de nouvelles chaînes de valeur profitables pour l’ensemble de la filière.

Vous souhaitez rejoindre le consortium d’acteurs impliqués ?
Vous pouvez contacter Matthieu Vincent, de DigitalFoodLab (matthieu@digitalfoodlab.com).