Projets de structuration de filière : ARPEEGE fait le lien entre producteurs de végétaux et élevages dans le Grand Est


Dans le cadre du Plan Protéines, Terres Univia anime la démarche nationale de structuration de filières. L’Interprofession des huiles et des protéines végétales, à travers son institut technique Terres Inovia, est mobilisée dans plusieurs projets régionaux dans le cadre du Plan Protéines. Zoom sur ARPEEGE, qui travaille à créer un lien entre producteurs de végétaux et élevages dans le Grand Est.
Le projet Autonomie en Ressources Protéiques et Energétiques des Elevages du grand Est (ARPEEGE) est porté par Hervé Festuot, chef de service de la Chambre d’agriculture des Ardennes et animateur de l’association Pôle Elevage Ardennes. Interview.

Comment est né le projet ARPEGE ?

Hervé Festuot : L’idée est née en 2017quand les dix départements du Grand Est ont commencé à réfléchir sur les thématiques agricoles qu’ils pourraient travailler ensemble. Parmi elles, l’autonomie protéique est apparue comme un sujet prioritaire. Mené depuis 2019 jusqu’en septembre 2022, ce projet vise à fédérer les partenaires privés et publics sur l’autonomie protéique des élevages dans le Grand Est pour développer une complémentarité entre les productions végétales et animales. Il associe 22 partenaires, dont 8 Chambres d’agriculture et 14 acteurs privés (coopératives céréalières et laitières, groupements d’achat, instituts techniques comme IDELE, lycées agricoles, fabricants d’aliments de bétail, Université de Nancy, …) Un Partenariat Européen à l’Innovation (PEI) a alors été déposé pour financer le projet par des subventions européennes.

Pourquoi ce projet est-il prioritaire dans le Grand Est ?

Hervé Festuot : Il faut rendre les éleveurs plus autonomes par rapport aux sources de protéines importées. Le Grand Est dispose d’une autonomie protéique de 80 %, il y a donc une belle marge de progression car, sans les exportations, elle serait à 112 %.

Comment se concrétise le projet ?

Hervé Festuot : Il s’articule autour de deux axes : l’introduction d’une nouvelle culture innovante – le soja- pour diminuer notre dépendance aux importations et créer un lien entre éleveurs et producteurs. Dans le Grand Est, il est possible, en effet, produire 140 000 ha de soja. L’objectif du projet est de construire un modèle économique pour la culture du soja, du choix des variétés à la valorisation des graines au travers de débouchés.

Quel lien entre producteurs et éleveurs ?

Hervé Festuot : Avant tout, la contractualisation ! Le projet a ciblé trois zones d’élevage proches des bassins de grandes cultures : les Ardennes, la plaine des Vosges et la Haute-Marne. Des enquêtes auprès des éleveurs vont démarrer. Le projet prévoit également de trouver des producteurs de matières premières protéiques qui souhaiteraient mettre à disposition leurs cultures pour des élevages, au travers une contractualisation. ARPEEGE envisage de leur donner accès à des contrats-types, mais aussi de créer une table de correspondance de produits et de prix, et de mettre en place une plateforme entre acheteurs et vendeurs.

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