16 janvier 2025
Lors de la finale du concours Vegepolys Valley, le 2 décembre dernier, Terres Univia a remis un prix à Epât’moi, une pâte à tartiner à la saveur choco-noisette à base de caroube, de colza et de tournesol. Rencontre avec ses deux jeunes co-fondatrices, toutes deux ingénieures agronomes.
Rencontrées sur les bancs de l’ISARA à Lyon, Julia Da Prato et Chloé Jullien ont mis au point la première pâte à tartiner sans cacao au vrai goût de choco-noisette à base d’une légumineuse méditerranéenne, la caroube, ainsi que de colza et de tournesol.
Terres Univia, un soutien précieux pour Epât’moiLors de la dernière édition du concours Vegepolys Valley, les deux jeunes entrepreneuses de 25 ans ont reçu le prix spécial de Terres Univia, avec une dotation à hauteur de 10 000 € sous forme de prestations de R&D. « Cette somme sera un levier essentiel pour nos travaux de R&D : elle nous permettra d’aller encore plus loin dans notre mission de proposer une alternative durable aux produits à base de cacao. Ce sera également un appui pour nos tests de commercialisation avec un lancement à plus grande échelle. Le partenariat avec Terres Univia est une véritable aide dans notre volonté d’avancer avec des producteurs français sur la quasi-totalité de nos ingrédients », ont déclaré les deux co-fondatrices d’Epât’moi. |
De gauche à droite, Julia Da Prato et Chloé Jullien
Nous nous sommes rencontrées à l’ISARA de Lyon, une école d’ingénieur en agronomie. Le projet est né de notre prise de conscience sur la contribution néfaste de notre alimentation sur la planète. Or, le cacao est une matière première avec un fort impact sur l’environnement, méconnu des consommateurs Comme nous étions très gourmandes, nous avons cherché s’il pouvait exister une alternative au cacao.
Après d’importantes recherches bibliographiques, nous avons vu que la caroube, légumineuse cultivée dans le bassin méditerranéen, s’approche du goût du cacao. Elle pousse en Europe, sur un arbre nommé le caroubier qui est beaucoup moins consommateur en eau que le cacaoyer et qui ne craint pas la sécheresse. C’était une base prometteuse, qu’il fallait travailler pour s’approcher le plus possible du goût du cacao.
À partir des caroubes siciliennes, nous avons réalisé des centaines d’essais pour reproduire la saveur choco-noisette avec la texture d’une pâte à tartiner, en y intégrant des matières premières naturelles, comme des huiles de colza et de tournesol et des noisettes, et bien sûr sans arôme ni conservateur et avec deux fois moins d’apport en sucre qu’une pâte à tartiner classique. Nous utilisons aussi des tourteaux de noisettes pour valoriser ce coproduit issu des huileries. Il a fallu un an d’essais pour trouver la recette – que nous gardons secrète – d’Epât’moi.
Notre troisième place au concours Ecotrophelia 2022 nous a conforté dans l’idée de développer le concept au-delà d’un projet étudiant. Nous avons pu avoir des subventions pour réaliser des tests à petite échelle, puis à plus grande échelle avec un partenaire industriel français. La commercialisation a commencé en septembre 2024 dans quelques épiceries, l’enseigne Chez André (épicerie-traiteur) et deux points de vente Carrefour Market, soit une dizaine de points de vente localisés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Nous livrons chaque magasin et réalisons des animations, c’est important pour expliquer le concept ! Les enfants nous disent que c’est même meilleur que la plus célèbre des pâtes à tartiner !
L’année commence fort avec notre participation au SIRHA dans le village des Startup du 23 au 27 janvier.
Ensuite, nous allons lancer la fabrication d’une tonne de pâte à tartiner, soit le double de la première production, pour élargir la zone de chalandise d’Epât’moi. Nous souhaitons aussi collaborer avec Terre Univia pour travailler nos approvisionnements en filière et en origine France pour nos huiles. Nous avons le projet de discuter d’un potentiel développement de la filière caroube dans le sud de la France. De plus, pour lancer la pâte à tartiner à l’échelle nationale, d’abord dans les grandes villes, nous organisons un crowdfunding à partir du 23 janvier prochain.
Les lauréats du concours de Vegepolys Valley• Adaozañ (Finistère), Bienesis (Puy-de-Dôme) et Phytopolis (Charente) ont été désignées lauréates du concours et bénéficieront chacune d’un soutien financier de 10 000 € assorti d’un accompagnement opérationnel et stratégique proposé par le Pôle et ses partenaires. • Épât'moi (Rhône) a été récompensée du Prix de Terres Univia pour son initiative apportant une solution aux enjeux de la filière française des oléoprotéagineux. • Vertile (Hauts-de-Seine) s’est vue décerner le Prix de l’Unep (Union Nationale des Entreprises du Paysage) et d'une dotation de 10 000 €, pour son projet répondant aux défis environnementaux rencontrés par les entreprises de la filière paysage. |