Les graines oléagineuses sont caractérisées par leur grande richesse en huile. En effet, les graines de soja, lin, colza et tournesol contiennent respectivement en moyenne 18, 33, 42 et 44% de matières grasses. Cette richesse en énergie est associée à des teneurs relativement importantes en protéines d’où leur appellation d’oléo-protéagineux.
Les variétés de colza cultivées en France et utilisées en alimentation animale sont des variétés appelées double zéro ou « 00 ». Celles-ci ne contiennent pas d’acide érucique et présentent des teneurs en glucosinolates faibles. En théorie, les graines de colza peuvent donc être utilisées dans l’alimentation des monogastriques et des ruminants. Leur incorporation dans les rations est cependant limitée par leur grande teneur en lipides. En effet, de trop grandes proportions de matières grasses dans les aliments peuvent entrainer des problèmes de cohésion de l’aliment ainsi que des problèmes de palatabilité pour certains animaux.
Les graines de tournesol sont composées d’épaisses coques riches en fibres indigestibles. Cette caractéristique explique la plus faible teneur en énergie en comparaison des autres graines oléagineuses. En conséquence, les graines de tournesol sont peu utilisées pour l’alimentation des animaux à croissance rapide tels que les poulets de chair et les porcs charcutiers. En revanche, la richesse en fibres de ces graines rende intéressante leur utilisation pour l’alimentation des truies, des lapins et de certains ruminants. Les graines de tournesol sont également beaucoup utilisées en oisellerie.
Les graines de soja contiennent des quantités variables d’inhibiteurs de trypsine, un facteur antinutritionnel agissant négativement sur la digestion des protéines et la croissance des animaux. Pour cette raison, les graines de soja ne peuvent pas être utilisées en l’état pour l’alimentation. Elles nécessitent au minimum un traitement thermique capable d’inactiver ces facteurs pour l’alimentation des monogastriques (volailles, porcs, poissons) ou pour améliorer la digestibilité des protéines par les ruminants.
Les graines de lin sont caractérisées par leur richesse en omégas 3, en particulier en un acide gras essentiel appelé acide alpha-linolénique. L’incorporation de graines de lin dans les rations alimentaires des animaux a un effet positif sur les teneurs en omégas 3 des viandes et des œufs produits. Comme pour le soja, le lin nécessite toutefois un traitement thermique préalable à son utilisation en alimentation pour l’élimination de certains facteurs nocifs pour la santé des animaux.
Ces graines sont issues de plantes cultivées spécifiquement pour la production d’huile végétale. Leur utilisation en alimentation animale sous leur forme entière (c’est-à-dire non triturée) est donc très faible. Cette utilisation est également compliquée par leur teneur en fibres indigestibles et en certains facteurs antinutritionnels pouvant affecter le métabolisme des animaux qui les ingèrent (facteurs antitrypsiques du soja notamment).
Cependant, l’application de traitements mécaniques et/ou hydrothermiques permet dans certains cas de réduire la fraction fibreuse et d’éliminer les facteurs nocifs, la qualité nutritionnelle des graines est alors améliorée.
Ces matières premières présentent par ailleurs un apport relativement important en acides gras polyinsaturés essentiels contribuant à la qualité nutritionnelle et organoleptique des viandes et de certains produits issus de l’élevage.