Issu principalement de la transformation d’huiles végétales de colza et de tournesol cultivés en France, le biodiesel possède des qualités physico-chimiques voisines du gazole, tout en ayant une empreinte environnementale considérablement améliorée.
En effet, on peut dire que l’impact environnemental est meilleur que celui du gazole fossile.
Le biodiesel est un biocarburant pour moteurs diesel fabriqué majoritairement à partir de dérivés d’huiles végétales. Présentant des propriétés physiques proches du gazole, il peut être utilisé comme carburant seul ou en mélange avec du gazole. Il peut être incorporé à un taux maximal de 8 % en volume dans la majorité des véhicules en France, ce taux pouvant aller jusqu’à 10 %, 30 % voire 100 % en fonction du type de véhicule utilisé (B10, B30 et B100).
Quant à la glycérine végétale obtenue dans l’opération, elle est très recherchée par les industriels, que ce soit en pharmacie pour concevoir des médicaments et des crèmes, ou en cosmétique dans les rouges à lèvres, les dentifrices ou dans les savons.
La production de biodiesel permet d’améliorer la balance commerciale de la France en diminuant les importations de gazole mais aussi celles de tourteaux, ce qui constitue une économie d’importation qui est évaluée au total à 1,5 milliard d’euros.
1 tonne d’huile + 100 kg de méthanol -> 1 tonne d’ester méthylique (biodiesel) + 100 kg de glycérine.
1 tonne de biodiesel -> 2,2 à 2,5 tonnes de rejet de CO2 évité.
Le biodiesel restitue 3,7 fois plus d’énergie que ce qui est nécessaire pour sa production1.
Compte tenu de l’urgence climatique et des technologies disponibles, l’une des solutions les plus rapides et les plus efficaces pour limiter l’effet de serre des carburants fossiles (gazole et essence) est de les remplacer en partie par des carburants renouvelables, tels que les biocarburants (biodiesel et bioéthanol). Ceux-ci sont en effet majoritairement issus de la biomasse agricole, dont la croissance est permise par la réaction de photosynthèse, réaction consommatrice de CO2 atmosphérique. En recyclant ainsi le CO2 présent dans l’air, les productions agricoles fournissent un biodiesel émettant moins de GES (minimum de -50 %) et de particules fines2 que les carburants fossiles. La consommation de biodiesel, en lieu et place du gazole pur, participe ainsi activement à la lutte contre le réchauffement climatique.
Les cultures de colza et de tournesol apportent également de nombreux effets bénéfiques au niveau agronomique :
En France, les filières agricoles et industrielles du biodiesel représentent plus de 12 000 emplois directs, et près de 20 000 emplois en comptant les emplois indirects et induits. Ce sont plus de 80 000 producteurs de colza et de tournesol qui fournissent les graines destinées au biodiesel, et plus de 500 coopératives et négoces agricoles qui collectent et transportent ces graines. Ces emplois sont non-délocalisables car attachés à une production locale et contribuent à maintenir un dynamisme économique et social en zone rurale. Ces filières contribuent à hauteur de 2 milliards d’euros au PIB de la France.
La production de biodiesel à partir d’huiles extraites de graines de colza ou de tournesol entraine la coproduction de tourteaux. Très riches en protéines végétales, ceux-ci sont indispensables pour l’alimentation des animaux d’élevage. Ils viennent se substituer aux tourteaux de soja nord et sud-américains (majoritairement OGM et potentiellement déforestants) qui seraient importés sans leur production. Il devient possible, en adaptant les formules des aliments, de remplacer le soja importé par des tourteaux de colza ou de tournesol liés à la production de biodiesel.
La France, est ainsi passée de 30 % d’autosuffisance en protéines végétales dans les années 80 à 55 % aujourd’hui, devenant ainsi le pays européen le moins dépendant d’importations de protéines végétales étrangères. L’Union européenne importe encore aujourd’hui plus de 70 % de ses protéines végétales. Le biodiesel a donc un impact positif sur la balance commerciale européenne.
Le biodiesel français a un impact positif à un triple niveau : environnemental (réduction des émissions de GES allouées aux transports, réduction des apports azotés et produits phytosanitaires pour la culture suivante, réduction de la pollution des nappes phréatiques), économique et social (emplois directs et indirects importants et amélioration de la balance commerciale française), alimentation des animaux d’élevage (souveraineté protéinique française et matière premières plus durables).
Encore à l’état de prototypes, la deuxième génération de biocarburants suit un procédé qui consiste à valoriser les matières premières végétales non-alimentaires pour fabriquer des biocarburants : bois, feuilles, tiges, pailles et déchets verts. La cellulose et la ligno-cellulose qui en sont issues sont ensuite transformées, soit par voie biologique (éthanol), soit par voie thermochimique (biodiesel).
1ADEME 2007. 2 Source : IFPEN - 2016.