biodiesel

Issu principalement de la transformation d’huiles végétales de colza et de tournesol cultivés en France, le biodiesel possède des qualités physico-chimiques voisines du gazole, mais avec un impact positif sur l’environnement. 

lA FABRICATION DU BIODIESEL

1 tonne d’huile + 100kg de méthanol  -> 1 tonne d’ester méthylique (biodiesel) + 100kg de glycérine.
1 tonne de biodiesel  -> 2,2 à 2,5 tonnes de rejet de CO₂ évité.
Le biodiesel restitue 3,7 fois plus d’énergie  que ce qui est nécessaire pour sa production1.

Présentant des propriétés physiques proches du gazole, le biodiesel peut être utilisé comme carburant en mélange avec du gazole. Il est incorporé à un taux de 8% en volume dans les véhicules en France, mais dans certains pays ce taux peut atteindre 20% dans certains pays d’Asie.

Quant à la glycérine végétale obtenue dans l’opération, elle est très recherchée par les industriels, que ce soit en pharmacie pour concevoir des médicaments et des crèmes, ou en cosmétique dans les rouges à lèvres , les dentifrices ou dans les savons .

1 Source : ADEME 2007

 

RÉPARTITION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE BIODIESEL EN 20142

  • Etats-Unis
    Etats-Unis16%
  • Brésil
    Brésil11%
  • Indonésie
    Indonésie11%
  • Allemagne
    Allemagne11%
  • Argentine
    Argentine10%
  • France
    France7%
  • Thaïlande
    Thaïlande4%

  • Autres
    31%

2 Source : EIA : US Energy Information Administration - 2014

usine

L’impact environnemental du biodiesel

traces Compte tenu de l’urgence et des technologies disponibles, une des solutions les plus efficaces pour limiter l’effet de serre des carburants fossiles (gazole et essence) est de les remplacer en partie par des carburants renouvelables qui recyclent le CO₂ de l’air. Issu de productions agricoles qui stockent du CO2 de l’air pendant leur croissance, permettant ainsi son recyclage, le biodiesel a un impact environnemental positif (moins d’émissions de GES et de particules fines3) et contribue activement à la lutte contre le réchauffement climatique.

Les cultures de colza et de tournesol apportent également de nombreux effets bénéfiques au niveau agronomique :

-  Elles permettent une réduction des doses d’engrais nécessaires pour les céréales qui seront cultivées ensuite. Le colza prélève ainsi les nitrates présents dans le sol et les rend en partie disponibles pour les céréales suivantes. En outre cela évite que les nitrates ne se retrouvent dans les nappes phréatiques. ;

-  L’introduction du colza et du tournesol dans les assolements culturaux permet également de rompre les cycles des maladies des céréales et de lutter plus efficacement contre les mauvaises herbes. Ces cultures limitent ainsi l’utilisation de traitements phytosanitaires.
-  Le colza est une plante mellifère visitée par de nombreux insectes pollinisateurs, c’est une ressource incontournable pour les colonies d’abeilles.

Et cela tout en ne mobilisant qu’une part très faible de la surface agricole (seulement 1.85% des surfaces agricoles françaises dédiées à la production de biodiesel de colza dont beaucoup de jachères)4.

3 Source : IFPEN - 2016
4 Source : France AgriMer - 2013

L’emploi dans la filière biodiesel en France et en Europe5

La production de biodiesel permet d’améliorer la balance commerciale de la France en diminuant les importations de gazole mais aussi celles de tourteaux – ce qui constitue une économie d’importation qui est évaluée au total à 1.5 milliard d’euros.

En France, les filières agricoles et industrielles du biodiesel représentent plus de 12 000 emplois directs, et près de 20 000 emplois en comptant les emplois indirects et induits. Ce sont plus de 80 000 producteurs de colza et de tournesol qui fournissent les graines destinées au biodiesel, et plus de 500 coopératives et négoces agricoles qui collectent et transportent ces graines. Ces emplois sont non-délocalisables car attachés à une production locale et contribuent à maintenir un dynamisme économique et social en zone rurale. Ces filières contribuent à hauteur de 2 milliards d’euros au PIB de la France.

5 Source : Etude PricewaterhouseCoopers (PwC) - 2013

Un effet indirect : la diminution de la dépendance française en protéines

La production de biodiesel à partir d’huiles extraites de graines de colza ou de tournesol entraine la coproduction de tourteaux. Très riches en protéines végétales, ceux-ci sont indispensables pour l’alimentation des animaux d’élevage. Ils viennent se substituer aux tourteaux de soja nord et sud-américains (majoritairement OGM) qui seraient importés sinon. Il devient possible, en adaptant les formules des aliments, de remplacer le soja importé par des tourteaux de colza ou de tournesol liés à la production de biodiesel.

1 LITRE DE BIODIESEL REPRÉSENTE 1.5 KG DE TOURTEAUX

La France, est ainsi passée de 25% d’autosuffisance en protéines végétales dans les années 80 à 65% aujourd’hui, devenant ainsi le pays européen le moins dépendant d’importations de protéines végétales étrangères. L’Union Européenne importe encore aujourd’hui plus de 70% de ses protéines végétales. Le biodiesel a donc un impact positif sur la balance commerciale européenne.

Le biodiesel a donc un impact positif à un triple niveau : 

-  sur la production de biocarburants,

- sur la production d’aliments d’élevage,

- sur la réduction des importations de matières riches en protéines.

Les biocarburants de deuxième génération

usine deux Encore à l’état de prototypes, la deuxième génération de biocarburants suit un procédé qui consiste à valoriser les matières premières végétales non-alimentaires pour fabriquer des carburants : bois, feuilles, tiges, pailles et déchets verts. La cellulose et la ligno-cellulose qui en sont issues sont ensuite transformées, soit par voie biologique (éthanol), soit par voie thermochimique (biodiesel).

Le procédé intitulé « Biomass To Liquid (BTL) » constitue l’une des voies les plus prometteuses. Le but est de développer des procédés qui permettront de fabriquer du carburant pour moteurs diesel à partir de résidus agricoles et de déchets forestiers qui sont peu valorisés actuellement. Ces nouveaux procédés sont aujourd’hui en phase de recherche et développement et devraient voir le jour à l’horizon 2020.

 

Le biodiesel en chiffres

1995

Date de l’incorporation banalisée du biodiesel dans les véhicules routiers.


8%

Taux d’incorporation du biodiesel dans le gazole en 2016 en France.


Entre 50 et 80%

Taux de réduction des émissions de gaz à effet de serre du biodiesel par rapport au gazole selon la nature du biodiesel6.



100%

Pourcentage de véhicules gazole qui roulent désormais au biodiesel en France. 


8

Nombre de sites industriels français qui produisent du biodiesel. 


2 millions

Nombre de tonnes de biodiesel produites chaque année en France.


 

6 Source : CARB (California Air Resources Board) - 2015